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mot clé «formation»

Attention, ce jeu (est-ce un jeu ?) n’est pas forcément drôle, car il peut vous révéler de piètres performances visuelles... et si vous vous occupez d’images cela pourrait vous déstabiliser. C’est donc non sans une légère appréhension que je m’y suis attaqué : 0 faute, ouf ! Je ne suis pas condamné au noir/blanc pour le restant de mes jours ;-) Il s’agit de déplacer les carrés de couleurs, dans chaque bandeau, pour les ranger en dégradé entre les deux couleurs de référence qui sont fixées à chaque extrémité des bandeaux. Allez-y... mais ne venez pas pleurer après en disant que votre écran est tout pourri et qu’il était mal réglé ;-)
(Via The Online Photographer)

Pour en savoir plus, on lira utilement :
Notions de base sur la couleur, dont la conclusion est : « ...Tout ce processus naturel, massivement parallèle est difficilement reproductible par des moyens artificiels. Ceci fait donc la différence entre les hommes et les ordinateurs. Pourtant, l’avantage des systèmes automatique d’analyse de la couleur est la reproductibilité et l’objectivité des mesures. En effet, chaque individu étant unique, son interprétation de la couleur est également unique. De plus, le système visuel n’est pas exempt d’erreur : le daltonisme, résultat d’une mutation, montre la vulnérabilité de la physiologie humaine. Mais finalement, ce que nous définissons comme "voir" est en fait une construction du cerveau : la mémoire et "l’apprentissage" jouent un rôle majeur dans la vision. Ceci suscite une question importante d’ordre philosophique : qu’est-ce vraiment que la couleur ? »
• Le toujours excellent site dédié à la couleur : pourpre.com

Béat Brüsch, le 6 octobre 2008 à 13.00 h
Rubrique: Un peu de technique
Mots-clés: formation , technologie
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Je ne pensais pas revenir sur cette pénible affaire avant quelques semaines, quand sera communiquée la décision de l’OFFT. Mais des publications récentes m’obligent à une petite réactualisation...Sur le blog Souris de compactus, Séverine Pache nous propose de prendre connaissance de l’avis du Musée de l’appareil photographique sur le CFC de photographe. Elle y signale également mon propre billet de novembre dernier consacré à ce problème, ainsi que le site de PpS qui garde la trace de nombreux éléments sur le sujet. Cette publication a suscité deux longs commentaires (quasi identiques) de Roberto Raineri-Seith, président de PpS-CH, sur le blog Souris de compactus et sur mon précédent billet à ce sujet.

À certaines menaces et à quelques dérapages sémantiques à peine contenus dans les limites diplomatiques, on peut sentir que Monsieur Raineri-Seith est très fâché. (Allons-nous bientôt rejoindre le canton des Grisons sur le banc des exclus ?) Les membres de PpS connaissent bien cette rhétorique crispée, qui n’a pas beaucoup évolué au cours des derniers mois, consistant surtout à vouloir réinventer la roue (une roue bientôt carrée en l’occurrence). Peut-être que d’autres publics seront intéressés par cette prose... histoire de se faire une idée de la vision confédérale particulière qu’on peut trouver parfois du côté de « Unique City ».

Je vous suggère néanmoins de prendre un peu de hauteur en lisant les 2 documents suivants :
• Le texte de Jean-Marc Yersin (qui a suscité le commentaire M. Raineri-Seith) fait un état des lieux des divers métiers de la photo et des motivations diverses qui l’enrichissent. Il propose aussi quelques pistes conciliantes et pragmatiques.
• L’article de Jean Christophe Schwaab, dans Domaine public : « CFC de photographe : mort d’un métier ou évolution naturelle ? » qui replace ce différend dans un contexte plus large où l’on voit que l’OFFT joue sa propre partition.


Notes diverses...

Pour ceux qui n’ont pas suivi, très bref résumé des événements survenus depuis mon billet de novembre :
• En à peine plus d’un mois, les membres de PpS de Suisse romande ont recueilli près de 4200 signatures sur une pétition pour la sauvegarde du CFC de photographe et l’ont fait parvenir à Madame la Ministre Doris Leuthardt, en charge de l’OFFT.
• La position des romands de PpS a reçu de nombreux soutiens de la part des responsables politiques et/ou administratifs de la formation des cantons romands ainsi que de nombreuses sociétés professionnelles. Ces soutiens se sont manifestés notamment par l’envoi de lettres à l’OFFT ou directement à Madame la Ministre Doris Leuthardt.
• Actuellement, le dossier est à l’étude à l’OFFT qui devra prochainement statuer. Il semble que, quelle que soit la décision, le Tribunal administratif fédéral sera saisi...

Qui est qui :
• Séverine Pache, responsable du blog Souris de compactus, est conservatrice adjointe au Musée suisse de l’appareil photographique.
• Jean-Marc Bonnard Yersin est codirecteur/conservateur Musée suisse de l’appareil photographique.
• Roberto Raineri-Seith est président de PpS-CH

Quelques abréviations :
OFFT : Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie
CFC : Certificat fédéral de capacité (diplôme de fin d’apprentissage)
PpS : Photogaphes professionnels Suisses
PpS-CH : idem, mais en insistant sur le niveau national

Pour le reste, veuillez vous référer à mon billet du 09.11.07 déjà cité.

Béat Brüsch, le 16 juin 2008 à 01.25 h
Rubrique: Les nouvelles images
Mots-clés: formation
Commentaires: 0

112 photographes romands (sur les 115 membres de la section) sont menacés d’exclusion de l’association des Photographes professionnels Suisses (PpS). Le motif ? Les romands ne sont pas d’accord avec leurs collègues de Suisse allemande et du Tessin sur les filières de formation. Ils veulent conserver le statut de l’apprentissage alors que tous les autres voudraient supprimer cette formation. En Suisse, les formations professionnelles sont du ressort des associations faîtières professionnelles. L’Office fédéral de la formation et de la technologie (OFFT) ne fait, en général, qu’entériner ces décisions.
Le système de formation des photographes suisses repose actuellement sur 3 filières : l’apprentissage, l’École de photo de Vevey (CEPV), l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL).
- L’apprentissage, d’une durée de 4 ans, offre une formation pratique chez un patron, accompagnée de cours théoriques dans une école professionnelle. Note à l’attention de Nozamisfranssais : le principe de l’apprentissage est très prisé ici. Il jouit d’une tradition d’excellence pour de nombreux métiers. Il débouche sur le convoité CFC (Certificat Fédéral de Capacité).
- L’École de Photo de Vevey (CEPV), offre une formation de base en école (EAA), d’une durée de 4 ans, donnant droit au CFC. Cette formation peut-être prolongée de 2 ans afin d’obtenir le titre de Photographe diplômé-e ESAA.
- L’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) est une Haute École Spécialisée (HES) dont les différentes filières du Département Communication Visuelle mènent, en 3 ans, au diplôme de designer HES (dès 2009 : Bachelor of Arts HES-SO). Vous suivez toujours...? Les apprentis de Suisse romande, et ils sont nombreux, bénéficient des cours théoriques de l’École de Vevey. En Suisse allemande, ils se rendent à la Berufsschule für Gestaltung de Zürich. Mais, allez savoir pourquoi, la filière de l’apprentissage de photographe est plutôt délaissée chez nos amis d’outre Sarine. Haha... voilà un problème !
Seuls au monde, ou presque [1], les photographes alémaniques décident donc de supprimer cette filière et de la remplacer par... une formation complémentaire (Weiterbildung). Leur argument est que le métier est de plus en plus complexe et exigeant et qu’il nécessite donc une formation poussée. On ne peut qu’être d’accord avec cette affirmation, qui tient d’ailleurs du lieu commun, quelle que soit la profession dont on parle. Ce qui est incompréhensible et illogique, c’est que l’on veuille supprimer une formation de base pour n’offrir plus qu’une formation complémentaire. Mais complémentaire à quoi ? Cette formation approfondie sera dispensée à la Berufsschule für Gestaltung de Zürich, en 6 semestres. Les candidats y seront admis après un CFC en graphisme, webdesign ou autre. Pour le dire plus crument : on va obliger les candidats à « glander » pendant quelques années dans une activité éloignée de leurs aspirations et dont ils n’auront peut-être pas grand-chose à battre. Bonjour la démotivation ! Certes, certes, cela permettra de « faire ses humanités » avant d’aborder le difficile métier de photographe. Mais cela tranche un peu avec les visées contemporaines des milieux économico-politiques exigeant une rapide orientation vers des savoirs « utiles » professionnellement.
Que va-t-il advenir du CFC dispensé actuellement par le CEPV de Vevey, dont le cursus pourtant éprouvé, ne correspond pas à ce nouveau diplôme proposé à Zürich ? Je ne peux m’empêcher, ici, de penser aux joueurs qui changent les règles du jeu pendant la partie. fineVu de Suisse romande (je parle pour moi, mais je crois mon sentiment bien partagé) tout cela ressemble à une opération de « recentrage » de la sphère photographique suisse. Avec les 2 filières internationalement reconnues du CEPV de Vevey et de l’ECAL de Lausanne, ainsi qu’avec le Musée de l’Élysée, la photo est plutôt bien en vue en Suisse romande. La prestigieuse Fondation suisse pour la photographie (Fotostiftung Schweiz) située à Winterthur, en Suisse alémanique, ne suffit peut-être pas à certains...? Soit. Mais si ce n’est qu’une bataille de clocher, pourquoi la profession doit-elle, en plus, se tirer une balle dans le pied ?


Liens utiles :
Site de l’association des Photographes professionnels Suisses (PpS)
Site de l’École de Photo de Vevey (CEPV)
Site de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL)
Site de la Berufsschule für Gestaltung de Zürich


Articles de presse :
• « Il faut défendre les photographes romands ! » Interview d’Anne-Catherine Lyon, conseillère d’État vaudoise en charge de l’éducation. © Magazine L’Illustré du 7 novembre 2007 (v. fichier joint ci-dessous)
Les apprentis photographes romands refusent de mourir Patrice Favre © La Liberté, lundi 5 novembre 2007
• Fronde contre la suppression de l’apprentissage de photographe (lien cassé) Luc Debraine © Le Temps, samedi 15 septembre 2007
• Le bras de fer se durcit autour du CFC de photographe (lien cassé) Raphaël Delessert © 24 Heures, samedi 15 septembre 2007


Ajout du 21.11.07 :
La suppression du CFC de photographe - d’après certains indices, ça sent le sapin ! - énerve profondément La Dame. Elle s’en explique dans ce billet, ici<.

Notes:

[1] Un vote des délégués a clairement fait apparaître un clivage entre Romands et Alémaniques. Ces derniers, plus nombreux, l’ont emporté.


1 fichier joint:
Interview d'Anne-Catherine Lyon - L’Illustré du 7 novembre 2007 (PDF 145.9 ko)

Béat Brüsch, le 9 novembre 2007 à 00.35 h
Rubrique: Les nouvelles images
Mots-clés: formation
Commentaires: 2