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mot clé «vidéo»

La Suisse a voté hier. Dans le cadre des accords bilatéraux, 60% des votants ont accepté la reconduction de la libre circulation des personnes et son extension aux nouveaux membres de l’UE, la Roumanie et la Bulgarie. Ouf, ça a passé ! (En 2 mots pour ceux qui n’ont pas suivi : la Suisse n’est pas membre de l’UE, mais pour ne pas étouffer, elle a des accords bilatéraux avec ses voisins.)

Voici une vidéo qui a été diffusée pendant la campagne...

Oui je le confesse, je suis un incorrigible couche-tard et par conséquent, jamais à l’heure le matin. Mais tout de même, ils exagèrent... et d’ailleurs j’avais voté par correspondance ;-) De fait, cette vidéo a été adressée à de nombreuses personnes durant la campagne. Voici les explications par le présentateur TV que avez vu sur la vidéo :

RSR>La 1ère>Médialogues du 09.02.09. Durée 08’

© CC - Radio Suisse Romande

La malice et l’humour de cette campagne fait plaisir à voir à côté de la sinistre et injurieuse (pour les communautés visées) campagne de la droite nauséabonde.

Béat Brüsch, le 9 février 2009 à 15.20 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: publicité , société , vidéo
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Depuis un moment je me demandais quelles images pourraient filer les meilleures métaphores de la crise financière... Les photos platement illustratives de traders désespérés ont fait leur temps et n’amusent plus, ni n’apportent de vision éclairante sur le phénomène. [1] Et les vues de façades d’établissements bancaires sont aussi muettes que leur secret éponyme. J’aurais voulu voir les images de ces banquiers de 1929 qui se jetaient par les fenêtres... Mais on me dit que...« En 2008, les traders ne se suicident plus : ils revendent leur Ferrari avant de se refaire du blé avec un bouquin sur « Comment j’ai planté ma banque ! »... [2]
Devant ces désastres impondérables, autant prendre ses distances avec le réel et plonger dans des allégories salvatrices, fussent-elles explosives. En maître des apothéoses déflagrantes, Roman Signer nous procure une hauteur de vue saisissante, dont l’humour a un effet de résilience.

On peut voir le suicide d’une valise (ou son assassinat ?) comme un assouvissement par procuration, à moins que ce soit une nouvelle feinte pour gagner des paradis fiscaux... (Ne ratez pas la dernière seconde où l’on perçoit la satisfaction malicieuse de l’auteur ;-)

Aujourd’hui, quand des volets claquent ce pourrait être une banque qui ferme. Les chaises éjectables du conseil d’administration s’élancent dans un vol harmonieux, mais destructeur, car ici il n’y a pas de parachutes dorés.

Roman Signer est né en 1938 à Appenzell (Suisse) et vit à St-Gall. Il abandonne son métier de dessinateur-architecte pour entrer à la Kunstgwerbeschule de Zürich. Il réalise sa première exposition (j’allais écrire explosion !) en 1973. Depuis 1974, il est professeur à la Schule für Gestaltung de Lucerne. Les performances, installations et autres actions qu’il met en oeuvre ne sont en général pas publiques. C’est par le truchement de la vidéo, et plus rarement de la photo, qu’il les fait voir. L’humour qui se dégage souvent de ses actions n’est pas un but en soi. Il provient de la mise en scène très précise d’interactions inéluctables aux conséquences dérisoires. Ces scènes ne montrent rien d’autre que la vanité de l’action et de la condition humaine. On ne peut s’empêcher de rapprocher cette démarche de celle de ses compatriotes Peter Fischli et David Weiss.
Nous apprenons que Roman Signer fait partie des « nominés » du Prix Pictet 2008 (tiens une banque !). Les 18 photographes retenus seront exposés au Palais de Tokyo (Paris, France) du 30 octobre au 8 novembre 2008.

Les 2 vidéos ci-dessus sont extraites du film de Peter Liechti, Signers Koffer (1996). On peut voir d’autres vidéos ici. Celles de Fischli et Weiss, dont 2 extraits du fameux The Way Things Go sont visibles ici.

Notes:

[1] Olivier Beuvelet - Devant les images - se pose aussi des questions sur la représentation visuelle du krach.

[2] Bakchich-info - Adoptez un banquier ou les délices du SubprimeThon - par Arthur

Béat Brüsch, le 17 octobre 2008 à 01.43 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: Mise en scène , métaphore , vidéo
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Ce soir, le 19:30 (c’est le nom de l’édition principale du journal télévisé de la Télévision Suisse Romande) a tenu à marquer l’ouverture du Festival de Cannes à sa manière. Elle a demandé à 13 réalisateurs de cinéma suisses de traiter les sujets d’actualité (enfin, plus ou moins d’actualité). Expérience rafraichissante, tour à tour drôle, émouvante, sérieuse, badine... et forcément inégale. Mais des journaux télévisés comme celui-là, je voudrais bien en voir plus souvent (oui, je rêve). Ça commence très fort dans l’émotion avec le regard de Jacob Berger sur le tremblement de terre du Sichuan. Francis Reusser à son tour nous tire une petite larme lors d’une rencontre avec des sans-papiers. Lionel Baier découvre Berne et ses pavés. Ne manquez pas le non-évènement de Denis Rabaglia : un monument de suissitude ! Séquence exploit : le vol de l’homme oiseau... malheureusement, je crois que le sujet était un peu mieux traité par France2 quelques instants plus tard. Et, last but not least, Jean-Luc Godard en personne nous a gratifié de sa vision... de quoi au juste, je ne sais pas, car je n’ai sûrement pas toutes les clés... Mais allez voir vous-mêmes sur cette page où vous trouverez tous les sujets. Voyez ici un petit CV sur chacun des réalisateurs. La version intégrale du 19:30 se trouve ici. Pour bien voir, il faut être équipé des dernières versions de Real Player ou de Windows Media Player. Le cas échéant, vous trouverez de l’aide ici.

Béat Brüsch, le 14 mai 2008 à 22.20 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: médias , vidéo
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La Suisse est un pays pragmatique, efficace et moderne. Dans la plupart des pays d’Europe, les gouvernements tentent de mettre en place, tant bien que mal, des mesures dites dissuasives pour freiner l’immigration. En Suisse aussi, mais on a trouvé le fin du fin : on communique. Mardi dernier, lors du match de foot Suisse-Nigeria, les téléspectateurs nigérians ont pu voir, pendant la mi-temps, un spot publicitaire leur montrant ce que leur réserverait une émigration illégale en Suisse : misère et clochardisation.
C’est le Sonntagsblick, version dominicale du Blick, feuille populiste bien connue ici, qui sort l’affaire et met le spot TV en ligne sur son site (doublé en français). La campagne, appuyée par des flyers, est financée par l’ODM (Office Fédéral des Migrations) et concerne pour l’instant le Nigeria et le Cameroun. L’ODM dépend du Département fédéral de justice et police, qui est dirigé par le tristement célèbre berger des moutons blancs (je ne cite pas son nom, car je trouve que l’on a déjà fait assez de buzz à son sujet [1] ). Dans l’article, le directeur de l’ODM explique les différentes raisons qui justifient cette campagne, dont une qui vaut son pesant de laine vierge : il veut mettre en garde ces milliers d’immigrants des risques de noyade en Méditerranée (trad. résumée). Le Sonntagsblick aime décidément remuer le caca : en marge de la page internet, il propose aussi un minisondage : Question de la semaine - La Confédération doit-elle épouvanter les Africains ? Oui / Non. À lire l’orientation générale des commentaires des lecteurs de la page, on peut connaître l’issue du « sondage »...
Aux dernières nouvelles, il semblerait que l’Union Européenne s’active à un projet similaire. J’en connais qui doivent se réjouir !

Notes:

[1] MàJ : depuis, il a été « démissionné »

Béat Brüsch, le 28 novembre 2007 à 16.10 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: médias , société , vidéo
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Culturepub, le retour

Culturepub devient www.culturepub.fr. Sensation bizarre... c’est de la télé ou c’est du web ? Je me demandais cela en regardant le 1er magazine hebdomadaire, présenté par Christian Blachas (15 minutes, dorénavant tous les lundis). On se croirait revenu quelques années en arrière, quand le dimanche en fin de soirée, on avait droit aux pépites de la pub. Bon, Blachas à pris quelques rides (et moi aussi !) mais il a toujours sa dégaine de cow-boy cravaté, son bagou à haut débit et une passion intacte. Les sujets, drôles et un rien provocants, défilent comme (d’habitude) dans une émission télé. Pour moi, c’est de la télévision qui passe par mon ordinateur. Il faudra que je m’y fasse : tout est dans tout et réciproquement ;-) Les télés arborent un look inspiré par les boutons et les menus vus sur le web (mais pas interactifs du tout !). Et les sites web passent des émissions de télé.
Pourtant, dans le communiqué de Christian Blachas, repris en choeur par tout ce qu’internet compte de « copypasteurs de communiqués », on peut lire : « Cela n’a rien à voir avec l’émission de télé parce que nous pensons que, sur le net, il ne faut pas faire la même chose qu’à la télévision ». Bon, mais alors pourquoi faut-il cliquer sur un bouton « voir l’émission »... pour voir l’émission ?
Faisons la part des choses. Avec la mise à disposition de milliers de clips de pub, classés selon divers critères et accessibles gratuitement, le nouveau culturepub est bel et bien un outil moderne, que seul internet peut concrétiser. On ne va pas bouder son plaisir, c’était juste une petite remarque en passant ;-)

Béat Brüsch, le 27 novembre 2007 à 16.15 h
Rubrique: Regarder en ligne
Mots-clés: publicité , vidéo
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