Mots d'images

photographes, galeries de photo et autres images à voir en ligne

Revoici le temps de ma revue des revues de l’année en images. Mais l’exercice devient un peu lassant, tant les styles éditoriaux de la plupart de ces revues n’évoluent pas d’une année à l’autre et tant les sujets traités semblent être toujours les mêmes, ce qui est infiniment plus grave. Et ce n’est pas la faute aux photographes, c’est bien ce qui accable le monde qui ne change pas. Ou si peu.


Dans ma sélection - très subjective et exclusive - je me retrouve toujours avec une majorité de sites américains. La tradition des revues de l’année est-elle plus fortement implantée chez les Étasuniens ? Les agences et banques d’images - puisque je ne cite que des revues basées sur les images - y sont-elles mieux fournies qu’ailleurs ? Les rédacteurs photo sont-ils plus futés qu’ici, les droits pour la rediffusion des photos sont-ils moins élevés, ou suis-je en train de virer américanophile ? Toujours est-il que j’ai trouvé bien peu de revues de l’année en images, issues du monde francophone, qui soient présentables.

• Avec un choix très équilibré de bonnes images, qui toutes racontent quelque chose, le diaporama du New York Times se détache un peu du lot. On sent ici, encore plus que pour les autres revues de l’année, une volonté de ne pas présenter que la noirceur du monde, sans pour autant se vautrer dans le cliché facile. Classe.

• Le bien nommé The Big Picture, du Boston Globe est vite devenu incontournable. Cela se passe en 3 parties : part 1, part 2, part 3. Il n’a pas échappé aux agences de presse que nous terminons la première décade du siècle. Cela nous vaut quelques revues d’images de la décade. Et pendant que nous sommes sur place, regardons encore quelques clichés de saison.

• L’agence de photographes L’Oeil Public présente une attachante rétrospective qui porte sur les terrains visités par les photographes maison durant l’année. On n’y trouvera pas l’exhaustivité et les « classiques » des sites de presse. Les photographes de l’agence travaillent ailleurs, autrement, sur le long terme et portent un regard différent de celui de l’actualité vite faite, vite vue.

• En 48 images, évitant les sentiers battus, Time présente un diaporama très concis, dans lequel tous les malheurs du monde ne trouvent pas leur place. En passant, un petit diaporama sur le grand Fellini.

Magnum ne publie pas de revue de l’année. Par contre, on trouve sur leur site une approche originale (et commerciale ;-) consistant à nous présenter des galeries de photo sur des évènements dont les anniversaires vont être célébrés dans l’année à venir (cliquez sur les mois en haut de la page).

• Reuters publie une interminable série de 151 photos (souvent excellentes, mais bien trop nombreuses !) Eux aussi y vont de leur revue de la décade.

Le Temps présente un choix d’images très convenues, aussi ennuyeuses que des photos de classe dont on ne fait pas partie. Si le photojournalisme consiste à montrer des vues officielles de réunions de politiques, figés à jamais dans leur inaction, on ne va pas regretter sa disparition !

Je renonce à vous présenter des rétrospectives racoleuses et/ou pipoles vues sur des sites d’hebdomadaires « papier ». Le pompon est décroché par Paris-Match : dans une galerie photo consacrée aux disparus de l’année, on peut voter pour attribuer une note moyenne aux défunts, exactement comme sur les sites de commerce où l’on est amené à voter pour un modèle de machine à laver ou pour une marque de biscottes.

Dans un genre assez différent des revues citées ci-dessus, avec du recul et du sens critique, André Gunthert nous présente 9 images pour 2009. Ses choix reviennent sur des images qui ont suscité des commentaires liés à leurs propriétés d’images et pas seulement aux événements qu’elles ont relatés.

Note de service : Je vais me faire encore un peu plus rare sur ce blog dans les semaines qui viennent, car je suis en plein déménagement. Et dans la vraie vie, c’est un peu plus compliqué que de changer de serveur ou de disque dur ;-)

Heureuse nouvelle année à vous qui me lisez.

Béat Brüsch, le 31 décembre 2009 à 00.45 h
Mots-clés: agence , médias , photojournalisme
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Petite récréation iodée pour revenir sur le travail admirable du photographe Laurent Thion. Les panoramas sphériques qu’il réalise font toujours montre d’une technique très maitrisée. Les points de vue sont toujours pertinents, les interfaces de présentation sont des modèles du genre, permettant au spectateur de bien se situer pour transformer la visite en évènement. Dans sa dernière création, consacrée à l’île de Groix, on croit entendre les cris des goélands et sentir le vent gonfler sa chemise. La perspective d’un plateau d’huîtres n’est pas très éloignée... Sur son site ecliptique.com vous retrouverez bon nombre de ses panos ainsi que quelques vues en HD, dont celle étonnante du Leica de Jean Loup Sieff, dont je reprends un détail ci-dessus. J’avais déjà parlé de Laurent Thion dans cet article. (via Urbanbike, merci ;-)

Béat Brüsch, le 28 mai 2009 à 15.18 h
Mots-clés: documentaire , photographe , technologie
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Cela fait 3 ans que j’ai lancé ce blog. Je ne suis pas fan d’anniversaires, mais bon, pour une fois... d’autant que je suis toujours aussi étonné que ce blog existe encore. Par pur plaisir, comme je n’ai pas beaucoup de temps et que j’ai la tête ailleurs (rassurez-vous, je vais bien !) je vous ressers un ancien sujet. J’ai revu récemment les images de René Maltête - je ne sais plus où dans les nombreux fils rss que je consulte - et le bonheur rafraichissant qu’elles me procurent est toujours aussi vif ! Les revoici donc, dans un grand diaporama, sur le site tenu par son fils Robin.

Quand un photographe capture un sujet comme celui-ci, « il a fait sa journée » ! Oui bon, une bonne partie de ces photos sont fabriquées et mises en scène. Et alors ? Aujourd’hui je suis bon public et je ne veux pas le savoir. Ces images fonctionnent toujours aussi bien. Les situations cocasses qu’elles décrivent sont pleines d’une poésie tendre et naïve qui n’a plus cours aujourd’hui. Ah, nostalgie (soupir) !

Mon précédent billet sur René Maltête se trouve ici. Le diaporama est à voir ici.

Béat Brüsch, le 1er mai 2009 à 18.46 h
Mots-clés: photographe
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Gilles Porte est tantôt directeur de la photographie, tantôt réalisateur et/ou scénariste pour de nombreux films courts ou longs. Avec Yolande Moreau il partage le César du Meilleur premier film en 2005 pour Quand la mère monte. Il photographie aussi des images qui ne bougent pas : « J’ai une fille de cinq ans et demi : Syrine. Dès sa première année scolaire, Syrine devait, avec les autres enfants de sa classe, constituer un cahier de « bonhommes ». Chaque mois, il fallait dessiner un personnage sur son cahier, sans aucune consigne particulière. Cela fait maintenant trois ans, que des « bonhommes » surgissent régulièrement sur les pages et se métamorphosent au cours du temps.... » La suite ici, sur les carnets que Gilles Porte a remplis de tous les « bonhommes » rencontrés autour du monde.

Béat Brüsch, le 6 avril 2009 à 16.06 h
Mots-clés: dispositif , documentaire , photographe
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Personne n’ignore l’existence - et ne saurait se passer - des satellites géostationnaires. Ils servent à relayer des télécommunications, à diffuser des programmes de télé ou à observer la terre pour les météorologues et les militaires (si, si !). Ces satellites sont placés très judicieusement sur une orbite... géostationnaire. La vitesse de rotation des satellites étant fonction directe de leur distance à la terre, cette orbite, située à 35’786 km d’altitude, a la particularité de procurer aux satellites qui s’y trouvent, une vitesse d’une rotation par 24 heures. Cela les rend immobiles à nos yeux et permet donc de les pointer facilement (antennes paraboliques).

EPOD publie aujourd’hui une photo d’une portion de cette orbite. Quand on photographie le ciel, dans une longue pose à l’aide d’un trépied fixe, on ne peut capter que des trajectoires de corps célestes. [1] Ces trainées courbes sont dues au mouvement de rotation de la Terre et leur longueur dépend du temps de pose (exemple ici). Vers les pôles, elles sont concentriques puis s’aplatissent de plus en plus quand on s’approche de l’équateur. En photographiant cette région du ciel, William Livingston, du National Solar Observatory, n’a rien fait d’autre que d’appliquer ce principe élémentaire, connu de tous les débutants en photographie stellaire ! Mais sa photo, en plus des trajectoires des étoiles, nous révèle une multitude de petits points blancs qui sont autant de petits objets immobiles.

Cela pourra paraitre banal à certains. Pourtant, on peut considérer que cette photo a le mérite de nous fournir pour la première fois (à ma connaissance) une image acceptable et réaliste d’un concept qui jusqu’ici n’en disposait pas. Nous grand public, nous pouvons enfin voir de nos yeux, ce qui jusqu’ici n’était qu’une théorie que nous étions bien forcés d’accepter puisqu’elle fonctionne à la satisfaction générale. Les légendes ajoutées sur l’image ne sont pas sa moindre force. En nous faisant pénétrer dans la nomenclature de ces objets célestes, elles cautionnent une vérité physique : ces petits points blancs ne sont pas des artefacts d’origine quelconque, mais bien... « des objets inanimés qui ont une âme » ;-)

Sur le site EPOD, en cliquant une première fois sur l’image on peut l’agrandir. Un nouveau clic sur l’image agrandie vous la révèlera dans une résolution bien plus intéressante. Et vous vous demanderez comme moi, ce que représente cet objet marqué d’un point d’interrogation...

Notes:

[1] Pour « figer » les astres photographiés, il faut être équipé d’un trépied muni d’une monture équatoriale, système qui compense le mouvement terrestre.

Béat Brüsch, le 26 janvier 2009 à 17.21 h
Mots-clés: dispositif , documentaire , science
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