« Les livres sont différents des autres biens et la loi devrait reconnaître ce fait. Les lettrés comme nous, à qui une nouvelle somme de connaissances a été transmise grâce aux livres ont l’obligation de partager ces connaissances à leur tour, en recopiant et en distribuant les livres aussi loin que possible. Je n’ai pas dégradé le livre de Finnian en le recopiant. Il possède toujours l’original et cet original n’est pas à moi. Il n’a pas plus perdu de sa valeur du fait que je l’ai retranscrit. Le savoir qui est contenu dans les livres devrait être disponible pour tous ceux qui veulent les lire et qui sont capables de le faire ; et il est injuste de dissimuler cette connaissance ou d’essayer de cacher les choses divines que les livres contiennent. Il est injuste de m’empêcher, moi ou quiconque, de les copier ou de les lire ou d’en faire des copies abondantes pour les disperser dans tout le pays. Pour finir, je soutiens qu’il devrait m’être accordé de pouvoir copier ce livre, car si j’ai beaucoup appris du travail difficile qu’impliquait sa transcription, je n’ai tiré aucun profit vénal de cet acte ; je n’ai agi que pour le bien de la société dans son ensemble et ni Finnian, ni son livre n’eurent à en souffrir ».
De quand date ce texte ? De la semaine passée ?... perdu ! Il a été écrit au 6e siècle par Saint Colomban, moine copiste et poète irlandais, qui fut jugé coupable d’avoir copié un texte contre la volonté du propriétaire du manuscrit original. Sa conception de la propriété intellectuelle trouve aujourd’hui un écho auprès des apôtres d’une révision du droit d’auteur. L’histoire est racontée de manière fort enthousiasmante par Calimaq sur le blog S.I.Lex : Saint Finnian et le Necronomicon du Copyright...
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